LA MONARCHIE ? POUR QUOI FAIRE ? par Jean-Philippe Chauvin

Publié le par Lux

 

Tudry Le Coant

Le temps politique se resserre, ou plutôt s’accélère, tout particulièrement en période de campagne électorale. Logiquement nous ne devrions pas encore y être, dans cette période … mais, le temps politique accélère sa course et chaque candidat se doit de lui courir après.

Après la " révolution permanente " fantasmée par la gauche révolutionnaire nous voici plongé dans une sorte de " présidentielle permanente ". Si cette constatation s’avérait déjà juste auparavant, le " quinquennat " à encore précipité les choses, raccourcissant le temps présidentiel jusqu’à le confondre avec le temps parlementaire.

Certains observateurs politiques dénoncent aujourd’hui le caractère, selon eux " monarchique " du régime présidentiel (qui est, en vérité, plus " monocratique " que monarchique), d’aucuns leur emboîtent le pas et s’empressent de réclamer une VIème République qu’ils souhaiteraient " parlementaire ". Comme si répéter le passé pouvait arranger les choses présentes et préparer l’avenir, comme si les échecs patents et cuisants des régimes parlementaires du passé ne représentaient plus rien, comme si, enfin, la République s’affirmait officiellement comme le régime de la " mémoire la plus courte "…

 

J’entends déjà qu’on nous objecte que vouloir restaurer la Monarchie est tout autant, si ce n’est plus encore, passéiste… la remarque perd de sa pertinence lorsque nous affirmons qu’il s’agit moins de " restaurer " que d’instaurer … " Sophisme " diront encore certains ! Certes, non ! car il ne s’agit pas de recomposer une monarchie d’Ancien régime, assurément après 200 ans de République se serait là une catastrophe. Non, il s’agit bel et bien de renouer avec la France, que tous ces messieurs, et dames, les " politiques " masquent ou retranchent aujourd’hui derrière le mot-tiroir de République …

Précisément parce que nous n’oublions pas le passé, fut-il le plus ancien comme le plus " présent ", précisément parce qu’au milieu des mouvements accélérés du temps la Monarchie apparaît comme l’axe de la permanence. Précisément parce que nous n’oublions pas que la République " démocratique " française c’est construite contre la France, contre le pays réel, contre une société organique encore capable de générer par elle-même les maux qui la touchait intérieurement.

Aujourd’hui, plus encore que dans les campagnes précédentes, ont ment, de façon éhontée en présentant la " démocratie " et la République comme deux synonymes, deux notions inséparables …or rappelons que si la république est bien un régime politique, la " démocratie " elle est un moyen, un mode de fonctionnement à l’intérieur d’un régime … Alors qu’elle est souvent représentée comme une fin en soi elle devrait se mettre au service du peuple et de la Nation. Par ailleurs, le terme même de République est abusivement accaparé pour désigner uniquement ce " régime des partis ", et opposé, presque inconsciemment à tout autre forme de gouvernement, rejetant ceux-là dans le camps des " totalitarismes ". On oublie trop souvent le vieil adage : " les républiques françaises sous le patronage du roi " qui, lui, nous remémore pourtant que les " républiques " sont res publicae et, qu’en conséquence, loin de figurer un régime politique lointain et abstrait elles nous concernent tous et toutes dans nos vies quotidiennes ! Or, il semble évident que, malgré les incantations à la " citoyenneté ", la République confisque, précisément, " les républiques ". A l’heure où la vie du Pays semble n’être suspendue qu’à deux options : le " dégraissage " du mammouth ou l’appel à toujours plus de " moyens " ; il serait medium_lysdefrance0dk.jpeggrand temps de réfléchir réellement à ce sujet, et ce dans une optique qui ne soit pas aussi " manichéenne ". Bien sûr, la Monarchie n’est pas le " régime-miracle " qui " lave plus blanc que blanc " et qui résoudra d’un seul coup de sceptre tous les problèmes actuels ! Bien sur la Monarchie n’est pas en " elle-même " démocratique, l’élection du Souverain ne dépendant pas d’un scrutin, néanmoins, son caractère précisément " a-démocratique " (pour reprendre l’heureuse formule de Jean-Philippe Chauvin) garantit l’indépendance de la capacité d’arbitrage du roi. Soulignons tout de suite que " a-démocratique " ne signifie pas anti-démocratique, il s’agit de souligner que la tête de l’Etat ne dépend plus uniquement d’un suffrage exprimé dans une période donnée, donc soumise à de multiples pressions, à des opinions, qui au grées des semaines peuvent très largement varié. D’ailleurs, dans cet ordre d’idée, nous voudrions souligner ce fait largement reconnu qui veut que de plus en plus souvent, à peine élus, le Président ou les députés sont presque aussitôt conspués et reniés …fait psychologique de masse qui relève de l’histoire d’un peuple qui, après avoir décapité son roi, c’est-à-dire, en définitive, son pays, se plait à recommencer " l’exercice " en chaque occasion …Néanmoins, dans un régime monarchique, ces passions politiques pourraient parfaitement se jouer encore, mais sans impliquer, justement, le plus haut niveau de l’Etat. En outre :

" L’instauration d’une Monarchie en France ne peut se concevoir comme un retour en arrière ou une nostalgie médiévale, mais plutôt comme la suite de l’Histoire politique, Républiques et Empires compris, et cette nouvelle Monarchie n’a pas vocation à régler ses comptes mais à être ce " liant " qui manque à notre Histoire, au-delà des ses guerres civiles et de ses querelles partisanes. La continuité apportée par la Monarchie n’est pas une rupture mais l’aboutissement, après de multiples expériences parfois malheureuses voire dramatiques, d’une Histoire institutionnelle et le résultat d’une réflexion sur la nature du Politique et la nécessité de lui redonner ce souffle nécessaire à l’endurance française. " J-P CHAUVIN

Publié dans Pensée politique

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