Héritage d’abord

Publié le par Lux

undefined

 

 La désintégration de la nation française actuellement en cours n'a pas d'abord pour cause l'intégration européenne. Elle trouve sa source dans la notion de nation-contrat héritée de la Révolution française. Le peuple, la nation, l'Etat furent alors redéfinis sur la base de concepts abstraits favorisant tous les dévoiements. Il en résulte aujourd'hui une double menace de décomposition française : la remise en cause de l'État national par les institutions européennes et les tendances autonomistes puissamment encouragées, sinon provoquées, par des projets de redécoupages ethnicistes des nations historiques au profit d'une Europe des régions.

 

  La politique qui constitue la menace de la disparition de l'Etat-Nation au profit d'un Etat supranational européen est illustrée aujourd'hui par le traité modificatif de Lisbonne. Il reprend l'essentiel du projet de Constitution européenne pourtant rejeté par les Français lors du référendum du 29 mai 2005. François Reloujac le démontrait dans notre dernier numéro.

 

  Il s'ensuit que l'État français est dépossédé de sa souveraineté puisqu'il ne dispose plus d'une puissance pleinement indépendante, qu'il perd des compétences et que son autorité est soumise à un pouvoir supranational. C'est là l'aboutissement de la construction européenne, qui fut d'inspiration fédéraliste dès l'origine. En 1950 le "père de l'Europe" Robert Schuman ne parlait-il pas des 11premières assises d'une Fédération européenne", à propos de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier) ? Dire que certains s'étonnent de la tournure que prennent aujourd'hui les choses !

 

  Ainsi le projet d'Europe est-il depuis un demi-siècle une entreprise de Constitution.   On peut aujourd'hui crier aux scandales, aux dénis de démocratie, à la trahison des élus, à la manipulation des volontés exprimées, aux débats occultés, aux référendums confisqués. Ces cris sont l'expression d'une légitime colère mais sont vains s'ils en appellent aux mêmes faux principes qui ont provoqué ces abus ! Sans doute le recyclage de la Constitution européenne exige des protestations auprès des députés et sénateurs (une lettre modèle dont on pourra s'inspirer est mise sur notre site).   Cela les fera peut-être réfléchir de se savoir repérés comme traîtres ou patriotes au moment de leur vote...    Mais il faut aussi réclamer de la cohérence à ceux que révolte le traité dit (à tort !) simplifié. Une réplique argumentée ne peut se fonder sur les conceptions délétères des nuées démocratiques.  Pour répondre aux nuées, il faut des réalités. Il y faut l'opposition de la nation-héritage, de la nation "fait et bienfait'. Il y faut la référence à l'Etat-Nation, fils de la politique et de l'histoire, serviteur du Bien commun national et père de la patrie. Il y faut aussi la conclusion politique qui en découle : la nécessité d'un Etat national dont les principes de vie nationale s'incarnent dans un prince lui-même national.   Sans lui personne ne pourra empêcher la France de devenir le Québec de l'Europe !

 

  L'autre menace est celle d'un redécoupage de l'Europe sur une base ethnique oublieuse des histoires nationales. Elle se développe, elle aussi, à la faveur du dévoiement démocratique des notions de nation et de peuple. Ainsi la charte des droits fondamentaux de FUE née du Traité de Nice de 2000 parle dans son préambule de "peuples de l'Europe" et non de nations. Cette vue idéologique des choses a déjà trouvé un début de réalisation avec la charte de l'autonomie locale d'inspiration germanique que l'Assemblée nationale (!) a malencontreusement ratifiée en juin 2006. Non seulement l'unité de la France s'en trouve menacée, mais, déjà, par le biais des fonds structurels européens les conseils régionaux se placent sous l'autorité supranationale de Bruxelles sans passer par l'autorité de l'Etat français.

 

Voilà où nous en sommes ! Voilà où nous a conduit la notion de contrat appliquée à notre belle France ! Car un contrat peut se rompre ou se modifier. La France est mieux qu'un contrat, elle est une nation, elle est un héritage.

 

Nous avons toujours dénoncé les projets européistes comme un crime politique contre la France. De plus en plus de Français patriotes y viennent également. Mais il faut aussi, avec la compréhension des causes mortifères, désigner les moyens de la survie :

 

Vous voulez l'héritage ? Rappelez l'Héritier! Vous voulez l'unité française ? Veuillez le Fédérateur Vous voulez que la France vive ? Vive le Roi !

 

 

                                                                                    Bernard PASCAUD

                                                            Président de la Fédération Royaliste d'Aquitaine

Publié dans Pensée politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article